"Sylvain Farhi, la danse des signes"

article de F. Delvoye, directeur d'exposition au centre culturel Le Botanique et critique d'art


La peinture de Sylvain Farhi alias Silou est une bouffée de vitalité. Riche de poésie, foisonnante de tendresse, on y retrouve un goût pour l'aventure. Chaque œuvre est une expérience. Le langage pictural nous rappelle si vous ne faites pas demi-tour pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez jamais dans le royaume des cieux.

Joie, oui. Contempler une toile de Sylvain Farhi renvoie à la joie profonde. Le Vivant ici est danse, hymne. Un élan d'énergie vous prend au contact des couleurs vives. L'envie de jouer sa vie, aussi. Non par quelque naïveté mais bien parce qu'une fois lavée de tout ce qui l'encombre, la conscience atteint à la légèreté, à l'enjouement. Le regard entre en contact avec la réalité nue et frémissante. La peinture révèle la dimension sacrée du jeu.

Passant de l'abstrait au figuratif, collant, ici, usant de différents médiums là, la spontanéité jaillit, les gestes fusent, libérés de tout carcan conventionnel. Les personnages rencontrés rient souvent d'un rire généreux de bouddha moderne. Une multitude de cultures danse dans cet art. On y côtoie l'Orient et son épure, l'Afrique et ses masques, l’Océanie et ses pointillés. Cette peinture  intègre le souffle «  primitif » et organique des peuples racines où la magie était partie intégrante de la vie et reste néanmoins d’une singularité et d’un modernisme consternant. C’est son génie. De pointer au-delà des frontières, des genres, des délimitations raisonnées et raisonnables, temporelles et stylistiques pour désigner un fil rouge merveilleux. Un étonnement de chaque instant.

Le peintre plonge en lui-même et nous offre cette jubilation délicieuse. Comme il aime le répéter " La Vie n'est pas le monde. Ce qui m'intéresse c'est la Vie. C'est son cœur que j'aime à transmettre. Je peins pour inviter à une existence émerveillée. "  Merci.


Silou, Délicatesse, 120/80cm